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Photo Studio Tomás Saraceno.

Devenir nomades de l’air, non plus des ‘Homo economicus’ mais des ‘Homo Flotantis’ apprenant à dériver grâce à la chaleur solaire en accord avec le vent.

Devenir nomades de l’air, non plus des ‘Homo economicus’ mais des

‘Homo Flotantis’ apprenant à dériver grâce à la chaleur solaire en accord avec le vent.

L’ARRIVÉE DE “HOMO FLOTANTIS”

L’ARRIVÉE DE

“HOMO FLOTANTIS”

Le 25 janvier 2020, “Aérocène Pacha”, une montgolfière sans carburant imaginée et construite par l’artiste argentin Tomás Saraceno et son équipe, a soulevé une femme dans le ciel, la pilote Laeticia Márquez, pendant 1 heure et 21 minutes, parcourant une distance de 1.7 kilomètres, montant à une altitude de 272,1 mètres, atterrissant en toute sécurité, utilisant uniquement le soleil et l’air que nous respirons tous pour voler. “Aerocene” est une communauté artistique interdisciplinaire qui cherche à imaginer de nouvelles manières de flotter et se déplacer dans les airs, activant un nouvel imaginaire s’appuyant sur les éléments basiques de l’environnement et l’atmosphère, les vents, la chaleur solaire et terrestre, sans émission de carbone. Mouvement de recherche et de pratique expérimentale en croissance constante, Aérocène est open source et collaboratif et rassemble une communauté mondiale dédiée et diversifiée de praticiens qui œuvrent à tester et lancer des sculptures aérosolaires, cherchant à ouvrir l’imagination vers un paysage de nuages, libérant une nouvelle ère de mobilité flottante, rétablissant l’équilibre thermodynamique de la Terre, sans frontières, sans combustibles fossiles. Ils se sont regroupés autour d’un d’un site aerocene.org et ont lancé un manifeste.

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Alors que les industries fondées sur l’extraction de combustibles fossiles entreprennent de coloniser d’autres planètes, l’air, cette interface entre nous et le Soleil, est aux mains de quelques-uns, et ne cesse d’être mis en péril. Les émissions de carbone se propagent dans les airs, les matières particul(iè)aires flottent et entrent dans nos poumons; dans le même temps, le rayonnement électromagnétique qui enveloppe la Terre marque les rythmes du capitalisme numérique, à l’ère du réchauffement climatique.

L’Aérocène aspire à une époque de sensibilité interplanétaire, œuvrant pour une nouvelle écologie de pratiques, en se demandant ce que cela ferait de respirer si l’économie s’affranchissait de sa dépendance aux énergies fossiles. 

L’Aérocène ré-imagine l’espace comme un commun. Il redevient un lieu à la fois physique et capable de libérer un imaginaire créateur, affranchi du contrôle de grandes entreprises et de la surveillance gouvernementale. 

L’Aérocène promeut un espace aérien libéré des régulations militaires et bureaucratiques, un libre accès à l’atmosphère, cette dernière enveloppe de la Terre, façonnée par le jeu des forces du Soleil, de la gravité et de la masse terrestre. 

Aérocène est une proposition — une scène dans, sur, pour et avec l’air. Le moyen de se lancer vers cette nouvelle époque est un ballon aérosolaire, une porte d’entrée que l’on ouvre collectivement (Do It Together, DIT) vers les régions atmosphériques. Il est mis en mouvement par la seule force de l’air et la chaleur du Soleil, témoignant que l’on peut s’élever dans les airs en dépendant simplement d’une différence de température de 2 degrés entre deux masses d’air. Il appelle à imaginer une nouvelle cosmologie incarnée, dont le centre est le Soleil, cette étoile dont l’énergie source de toute vie se voit aujourd’hui transformée en menace par les nuages de carbone noir qui s’accumulent dans l’atmosphère, absorbent les rayons du soleil et réchauffent notre planète chaque jour un peu plus.

Le 25 janvier 2020, “Aérocène Pacha”, une montgolfière sans carburant imaginée et construite par l’artiste argentin Tomás Saraceno et son équipe, a soulevé une femme dans le ciel, la pilote Laeticia Márquez, pendant 1 heure et 21 minutes, parcourant une distance de 1.7 kilomètres, montant à une altitude de 272,1 mètres, atterrissant en toute sécurité, utilisant uniquement le soleil et l’air que nous respirons tous pour voler. “Aerocene” est une communauté artistique interdisciplinaire qui cherche à imaginer de nouvelles manières de flotter et se déplacer dans les airs, activant un nouvel imaginaire s’appuyant sur les éléments basiques de l’environnement et l’atmosphère, les vents, la chaleur solaire et terrestre, sans émission de carbone. Mouvement de recherche et de pratique expérimentale en croissance constante, Aérocène est open source et collaboratif et rassemble une communauté mondiale dédiée et diversifiée de praticiens qui œuvrent à tester et lancer des sculptures aérosolaires, cherchant à ouvrir l’imagination vers un paysage de nuages, libérant une nouvelle ère de mobilité flottante, rétablissant l’équilibre thermodynamique de la Terre, sans frontières, sans combustibles fossiles. Ils se sont regroupés autour d’un d’un site aerocene.org et ont lancé un manifeste.

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Alors que les industries fondées sur l’extraction de combustibles fossiles entreprennent de coloniser d’autres planètes, l’air, cette interface entre nous et le Soleil, est aux mains de quelques-uns, et ne cesse d’être mis en péril. Les émissions de carbone se propagent dans les airs, les matières particul(iè)aires flottent et entrent dans nos poumons; dans le même temps, le rayonnement électromagnétique qui enveloppe la Terre marque les rythmes du capitalisme numérique, à l’ère du réchauffement climatique.

L’Aérocène aspire à une époque de sensibilité interplanétaire, œuvrant pour une nouvelle écologie de pratiques, en se demandant ce que cela ferait de respirer si l’économie s’affranchissait de sa dépendance aux énergies fossiles. 

L’Aérocène ré-imagine l’espace comme un commun. Il redevient un lieu à la fois physique et capable de libérer un imaginaire créateur, affranchi du contrôle de grandes entreprises et de la surveillance gouvernementale. 

L’Aérocène promeut un espace aérien libéré des régulations militaires et bureaucratiques, un libre accès à l’atmosphère, cette dernière enveloppe de la Terre, façonnée par le jeu des forces du Soleil, de la gravité et de la masse terrestre. 

Aérocène est une proposition — une scène dans, sur, pour et avec l’air. Le moyen de se lancer vers cette nouvelle époque est un ballon aérosolaire, une porte d’entrée que l’on ouvre collectivement (Do It Together, DIT) vers les régions atmosphériques. Il est mis en mouvement par la seule force de l’air et la chaleur du Soleil, témoignant que l’on peut s’élever dans les airs en dépendant simplement d’une différence de température de 2 degrés entre deux masses d’air. Il appelle à imaginer une nouvelle cosmologie incarnée, dont le centre est le Soleil, cette étoile dont l’énergie source de toute vie se voit aujourd’hui transformée en menace par les nuages de carbone noir qui s’accumulent dans l’atmosphère, absorbent les rayons du soleil et réchauffent notre planète chaque jour un peu plus.

“Museo Aero Solar” par Tomás Saraceno en 2009. © Photo Janis Elko, Courtesy Studio Tomás Saraceno & Aerocene Foundation.

Les sculptures Aérocène sont dépendantes des conditions météorologiques. Ces corps aérosolaires flottent d’une manière unique, incomparable à n’importe quelle plante ou animal en suspension dans l’air. Une fois gonflés d’air, ils sont capables de s’élever dans le ciel et de flotter dans les airs uniquement par l’action du soleil qui réchauffe l’air qu’ils contiennent. Dans leurs voyages aérosolaires, ils flottent en suivant les courants aériens, sans aucun recours aux énergies fossiles, et sans émettre de particules nocives dans l’atmosphère. Elles nous aident à poser les conditions d’une relation moins anthropocentrique avec l’environnement qui nous entoure, et nous proposent de sortir de notre isolement épistémique pour nous ré-enchevêtrer avec le milieu environnant, en l’occurrence les conditions climatiques. 

Flottant dans les airs, sans émissions carbone, ces voyages aérosolaires spéculent sur les types de structures sociopolitiques nomades qui pourraient émerger si nous pouvions naviguer au gré des courants atmosphériques. Ils nous invitent ainsi à repenser les frontières construites par les humains, à interroger le pouvoir qu’ont les institutions nationales de décider de qui a le droit de passage, ainsi que les décisions politiques qui affectent dramatiquement des sujets humains et non humains en situation précaire. 

Devenir nomades de l’air, non plus des Homo economicus mais des Homo Flotantis, c’est se rendre attentifs aux rythmes planétaires et conscients de vivre avec d’autres humains et non-humains. L’Homo Flotantis a appris à flotter dans les airs et à dériver en accord avec le vent. L’Aérocène milite pour un droit interspécifique à la mobilité en accord avec les sources d’énergie élémentaires, et même avec d’autres atmosphères non-terrestres, affranchi des frontières du sublunaire et élargissant la zone critique de toute forme de vie qui a besoin d’air pour vivre. Nous proposons un modèle de paysage reposant sur une relation de dépendance et d’équilibre avec les potentiels illimités de l’énergie du Soleil. Cette prise de conscience requiert un véritable saut vers un imaginaire thermo-dynamique, comme lors d’une éclipse, lorsque nous prenons conscience de notre échelle dans l’ombre du cosmos seulement dans ce bref moment d’occultation de lumière. ■

Les sculptures Aérocène sont dépendantes des conditions météorologiques. Ces corps aérosolaires flottent d’une manière unique, incomparable à n’importe quelle plante ou animal en suspension dans l’air. Une fois gonflés d’air, ils sont capables de s’élever dans le ciel et de flotter dans les airs uniquement par l’action du soleil qui réchauffe l’air qu’ils contiennent. Dans leurs voyages aérosolaires, ils flottent en suivant les courants aériens, sans aucun recours aux énergies fossiles, et sans émettre de particules nocives dans l’atmosphère. Elles nous aident à poser les conditions d’une relation moins anthropocentrique avec l’environnement qui nous entoure, et nous proposent de sortir de notre isolement épistémique pour nous ré-enchevêtrer avec le milieu environnant, en l’occurrence les conditions climatiques. 

Flottant dans les airs, sans émissions carbone, ces voyages aérosolaires spéculent sur les types de structures sociopolitiques nomades qui pourraient émerger si nous pouvions naviguer au gré des courants atmosphériques. Ils nous invitent ainsi à repenser les frontières construites par les humains, à interroger le pouvoir qu’ont les institutions nationales de décider de qui a le droit de passage, ainsi que les décisions politiques qui affectent dramatiquement des sujets humains et non humains en situation précaire. 

Devenir nomades de l’air, non plus des Homo economicus mais des Homo Flotantis, c’est se rendre attentifs aux rythmes planétaires et conscients de vivre avec d’autres humains et non-humains. L’Homo Flotantis a appris à flotter dans les airs et à dériver en accord avec le vent. L’Aérocène milite pour un droit interspécifique à la mobilité en accord avec les sources d’énergie élémentaires, et même avec d’autres atmosphères non-terrestres, affranchi des frontières du sublunaire et élargissant la zone critique de toute forme de vie qui a besoin d’air pour vivre. Nous proposons un modèle de paysage reposant sur une relation de dépendance et d’équilibre avec les potentiels illimités de l’énergie du Soleil. Cette prise de conscience requiert un véritable saut vers un imaginaire thermo-dynamique, comme lors d’une éclipse, lorsque nous prenons conscience de notre échelle dans l’ombre du cosmos seulement dans ce bref moment d’occultation de lumière. ■

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