ONU, RÉSEAU ACTION CLIMAT, GREENPEACE, OXFAM, AMIS DE LA TERRE… RÉACTIONS
ONU, RÉSEAU ACTION CLIMAT, GREENPEACE, OXFAM, AMIS DE LA TERRE… RÉACTIONS
____
Antonio Gutteres, Secrétaire général ONU
“Un déficit de crédibilité”
“Nous avons besoin que les promesses soient mises en œuvre. Nous avons besoin que les engagements deviennent concrets. Nous avons besoin que les actions soient vérifiées. Nous devons combler le profond et réel fossé de crédibilité (...)
“Nous devons être en mesure de mesurer les progrès accomplis et de nous adapter lorsque nous nous écartons de la voie tracée... Nous devons maintenant nous concentrer sur la qualité et la mise en œuvre des plans, sur la mesure et l’analyse, sur les rapports, la transparence et la responsabilité (...)
“Ce n'est qu’ensemble que nous pourrons maintenir le seuil de 1,5 degré à portée de main et le monde équitable et résilient dont nous avons besoin.”
____
Aurore Mathieu, Réseau Action Climat
“Une COP des pays riches”
“Comme redouté, la COP26 s’est avérée être une COP de pays du Nord, qui reflètent donc les priorités des pays riches. Alors que les impacts du changement climatique s’intensifient dans le monde et que les besoins d’adaptation des pays les plus vulnérables augmentent, les pays riches ne sont pas parvenus à démontrer une réelle solidarité. Pire, leur refus de venir en aide aux pays du Sud sur le financement des pertes et dommages constituent une honte et une véritable trahison pour les millions d’hommes et de femmes dont la survie est menacée par les conséquences du changement climatique.”
____
Armelle Le Comte, Oxfam France
“On abandonne les vulnérables”
“Cette COP26 abandonne les populations les plus vulnérables en rase campagne. Certains dirigeants ne vivent décidément pas sur la même planète que nous. Pour la première fois, un objectif pour le financement de l’adaptation a été convenu. Si cet engagement à doubler les financements pour l’adaptation reste très insuffisant par rapport aux besoins et à ce que demandaient les pays en développement, il augmentera le soutien financier de plusieurs milliards. Quant aux pertes et dommages, l’issue est dérisoire et montre que les pays riches ont tourné le dos à la souffrance de millions de personnes.”
____
Fanny Petitbon, CARE France
“Un lot de consolation”
“Cette COP reflète le cynisme des pays riches qui prononcent des discours plein d’empathie face aux caméras, mais changent de ton dès les portes des salles de négociation closes. Seule l’Ecosse et la Wallonie ont brisé un tabou en annonçant respectivement 1,17 million d’Euros et 1 million d’Euros pour répondre aux pertes et dommages. Au pied du mur, les pays vulnérables ont dû se contenter d’un lot de consolation avec l’organisation d’un dialogue de 2 ans pour discuter des arrangements de financements pour éviter, limiter et répondre aux pertes et dommages sans garantie qu’il aboutira à des engagements concrets. Proposeriez-vous à quelqu’un qui est en danger de mort de venir l’aider, mais seulement d’ici deux ans?”
____
Myrto Tilianaki, Terre Solidaire
“Business as usual”
“Avec l’adoption de cet Article 6, les Etats entérinent la remise en cause de l’intégrité de l’Accord de Paris en faisant des marchés et de la compensation carbone un levier de leur action. La compensation carbone détourne de l’effort prioritaire de réduction d’émissions et met en péril l’objectif de 1,5°C. Ce n’est pas un hasard si les principaux pollueurs ont multiplié les annonces de neutralité carbone et fait la promotion des marchés carbone pendant la COP26: cela permet de continuer leur ‘business as usual’ prédateur pour le climat, la biodiversité et les droits humains”
____
Clément Sénéchal, Greenpeace France
“Une machine à greenwashing”
“Pour la première fois, les énergies fossiles sont pointées du doigt dans un texte de COP. Ce qui ressemble à un pas en avant à l’échelle des négociateurs, reste une lapalissade tragi-comique à l’échelle du monde réel. Aucun calendrier de sortie des hydrocarbures, pourtant principales responsables du réchauffement climatique, n’est en effet évoqué. Les dirigeants des pays riches préfèrent hypothéquer l’avenir des jeunes générations et la survie des pays vulnérables plutôt que remettre en cause les intérêts criminels de leurs industries fossiles”.
“Les États les plus riches, en dépit des alertes scientifiques qui s’accumulent, se sont montrés incapables de discuter d’un calendrier de sortie des énergies fossiles. Leur trahison est double: d’abord ils refusent de mettre sur la table les financements nécessaires pour que les pays les plus vulnérables puissent faire face au réchauffement climatique, ensuite ils mettent en place des crédits carbone pour pouvoir continuer à polluer impunément, au risque de transformer l’Accord de Paris en gigantesque machine à greenwashing. Pour eux, le futur des jeunes générations et la survie de certains pays semblent pleinement négociables, mais pas les intérêts criminels de leurs industries fossiles.”
“L’initiative française sur la fin des subventions internationales pour les projets d’hydrocarbures inclut une dérogation pour les projets dotés de dispositif de compensation ou de captage des émissions, et n’aura donc probablement aucun impact par exemple sur le soutien public de l’Etat au méga-projet gazier de Total en Arctique. Bref, de l’affichage facile en fin de quinquennat. Il devra en être tenu responsable dans les urnes. La priorité diplomatique française s’est portée ailleurs: parvenir à faire intégrer le gaz dans la taxonomie verte européenne, quitte à faire capoter un Green Deal déjà poussif.”
____
Novethic, Concepcion Alavarez
“Une immense déception”
“La COP26 était à deux doigts de se terminer sur un texte qui était loin d’être parfait, mais qui contenait tout de même quelques avancées. Elle s’est finalement achevée sur une immense déception, de l’aveu même d’Alok Sharma. Extrêmement ému, le président britannique de la COP26 s’est excusé pour la façon dont le processus s'est déroulé. “Je comprends la profonde déception, mais il est vital que nous protégions ce texte”, a-t-il déclaré. Le changement de dernière minute est venu de l’Inde, sur le sujet très controversé des énergies fossiles et plus particulièrement du charbon.
La dernière version de l’accord, publiée samedi matin, avait déjà été largement édulcorée. Il s’agissait “d’accélérer les efforts vers une sortie du charbon sans système de captage et stockage de CO2 et des subventions inefficaces pour les énergies fossiles, tout en reconnaissant le besoin de soutien vers une transition juste”. Finalement, il ne s’agit plus de “sortir” (phase-out) mais de “réduire” (phase-down) le charbon. À noter que la première version appelait directement à “supprimer progressivement le charbon et les subventions aux combustibles fossiles”.
Si beaucoup d’observateurs craignaient que les termes ne résistent pas aux assauts de certains pays, alors que l’Accord de Paris avait notamment échoué à introduire le sujet, le recul proposé par l’Inde, après un accord de dernière minute avec la Chine, les États-Unis et l’Union européenne, en toute fin de processus, a énormément choqué.” ■
____
Antonio Gutteres, Secrétaire général ONU
“Un déficit de crédibilité”
“Nous avons besoin que les promesses soient mises en œuvre. Nous avons besoin que les engagements deviennent concrets. Nous avons besoin que les actions soient vérifiées. Nous devons combler le profond et réel fossé de crédibilité (...)
“Nous devons être en mesure de mesurer les progrès accomplis et de nous adapter lorsque nous nous écartons de la voie tracée... Nous devons maintenant nous concentrer sur la qualité et la mise en œuvre des plans, sur la mesure et l’analyse, sur les rapports, la transparence et la responsabilité (...)
“Ce n'est qu’ensemble que nous pourrons maintenir le seuil de 1,5 degré à portée de main et le monde équitable et résilient dont nous avons besoin.”
____
Aurore Mathieu, Réseau Action Climat
“Une COP des pays riches”
“Comme redouté, la COP26 s’est avérée être une COP de pays du Nord, qui reflètent donc les priorités des pays riches. Alors que les impacts du changement climatique s’intensifient dans le monde et que les besoins d’adaptation des pays les plus vulnérables augmentent, les pays riches ne sont pas parvenus à démontrer une réelle solidarité. Pire, leur refus de venir en aide aux pays du Sud sur le financement des pertes et dommages constituent une honte et une véritable trahison pour les millions d’hommes et de femmes dont la survie est menacée par les conséquences du changement climatique.”
____
Armelle Le Comte, Oxfam France
“On abandonne les vulnérables”
“Cette COP26 abandonne les populations les plus vulnérables en rase campagne. Certains dirigeants ne vivent décidément pas sur la même planète que nous. Pour la première fois, un objectif pour le financement de l’adaptation a été convenu. Si cet engagement à doubler les financements pour l’adaptation reste très insuffisant par rapport aux besoins et à ce que demandaient les pays en développement, il augmentera le soutien financier de plusieurs milliards. Quant aux pertes et dommages, l’issue est dérisoire et montre que les pays riches ont tourné le dos à la souffrance de millions de personnes.”
____
Fanny Petitbon, CARE France
“Un lot de consolation”
“Cette COP reflète le cynisme des pays riches qui prononcent des discours plein d’empathie face aux caméras, mais changent de ton dès les portes des salles de négociation closes. Seule l’Ecosse et la Wallonie ont brisé un tabou en annonçant respectivement 1,17 million d’Euros et 1 million d’Euros pour répondre aux pertes et dommages. Au pied du mur, les pays vulnérables ont dû se contenter d’un lot de consolation avec l’organisation d’un dialogue de 2 ans pour discuter des arrangements de financements pour éviter, limiter et répondre aux pertes et dommages sans garantie qu’il aboutira à des engagements concrets. Proposeriez-vous à quelqu’un qui est en danger de mort de venir l’aider, mais seulement d’ici deux ans?”
____
Myrto Tilianaki, Terre Solidaire
“Business as usual”
“Avec l’adoption de cet Article 6, les Etats entérinent la remise en cause de l’intégrité de l’Accord de Paris en faisant des marchés et de la compensation carbone un levier de leur action. La compensation carbone détourne de l’effort prioritaire de réduction d’émissions et met en péril l’objectif de 1,5°C. Ce n’est pas un hasard si les principaux pollueurs ont multiplié les annonces de neutralité carbone et fait la promotion des marchés carbone pendant la COP26: cela permet de continuer leur ‘business as usual’ prédateur pour le climat, la biodiversité et les droits humains”
____
Clément Sénéchal, Greenpeace France
“Une machine à greenwashing”
“Pour la première fois, les énergies fossiles sont pointées du doigt dans un texte de COP. Ce qui ressemble à un pas en avant à l’échelle des négociateurs, reste une lapalissade tragi-comique à l’échelle du monde réel. Aucun calendrier de sortie des hydrocarbures, pourtant principales responsables du réchauffement climatique, n’est en effet évoqué. Les dirigeants des pays riches préfèrent hypothéquer l’avenir des jeunes générations et la survie des pays vulnérables plutôt que remettre en cause les intérêts criminels de leurs industries fossiles”.
“Les États les plus riches, en dépit des alertes scientifiques qui s’accumulent, se sont montrés incapables de discuter d’un calendrier de sortie des énergies fossiles. Leur trahison est double: d’abord ils refusent de mettre sur la table les financements nécessaires pour que les pays les plus vulnérables puissent faire face au réchauffement climatique, ensuite ils mettent en place des crédits carbone pour pouvoir continuer à polluer impunément, au risque de transformer l’Accord de Paris en gigantesque machine à greenwashing. Pour eux, le futur des jeunes générations et la survie de certains pays semblent pleinement négociables, mais pas les intérêts criminels de leurs industries fossiles.”
“L’initiative française sur la fin des subventions internationales pour les projets d’hydrocarbures inclut une dérogation pour les projets dotés de dispositif de compensation ou de captage des émissions, et n’aura donc probablement aucun impact par exemple sur le soutien public de l’Etat au méga-projet gazier de Total en Arctique. Bref, de l’affichage facile en fin de quinquennat. Il devra en être tenu responsable dans les urnes. La priorité diplomatique française s’est portée ailleurs: parvenir à faire intégrer le gaz dans la taxonomie verte européenne, quitte à faire capoter un Green Deal déjà poussif.”
____
Novethic, Concepcion Alavarez
“Une immense déception”
“La COP26 était à deux doigts de se terminer sur un texte qui était loin d’être parfait, mais qui contenait tout de même quelques avancées. Elle s’est finalement achevée sur une immense déception, de l’aveu même d’Alok Sharma. Extrêmement ému, le président britannique de la COP26 s’est excusé pour la façon dont le processus s'est déroulé. “Je comprends la profonde déception, mais il est vital que nous protégions ce texte”, a-t-il déclaré. Le changement de dernière minute est venu de l’Inde, sur le sujet très controversé des énergies fossiles et plus particulièrement du charbon.
La dernière version de l’accord, publiée samedi matin, avait déjà été largement édulcorée. Il s’agissait “d’accélérer les efforts vers une sortie du charbon sans système de captage et stockage de CO2 et des subventions inefficaces pour les énergies fossiles, tout en reconnaissant le besoin de soutien vers une transition juste”. Finalement, il ne s’agit plus de “sortir” (phase-out) mais de “réduire” (phase-down) le charbon. À noter que la première version appelait directement à “supprimer progressivement le charbon et les subventions aux combustibles fossiles”.
Si beaucoup d’observateurs craignaient que les termes ne résistent pas aux assauts de certains pays, alors que l’Accord de Paris avait notamment échoué à introduire le sujet, le recul proposé par l’Inde, après un accord de dernière minute avec la Chine, les États-Unis et l’Union européenne, en toute fin de processus, a énormément choqué.” ■
À LIRE ÉGALEMENT:
LES AGITÉS DU BOCAGE
Jean-Marie Durand
LE TEMPS DE PROTESTATIONS DOUCES EST RÉVOLU?
Andreas Malm
CLIMATE ACTION TRACKER: LE THERMOMÈTRE VA GRIMPER
PLUS DE LOBBYISTES QUE DE DÉLÉGUÉS DES PAYS VULNÉRABLES
Global Witnes
David Wallace-Wells