Premiers signataires:
Martin Amis, écrivain britannique; Anne Applebaum, historienne américaine; Marie Arana, essayiste et éditrice américaine; Margaret Atwood, romancière canadienne; John Banville, romancier irlandais; Jennifer Finney Boylan, auteure, professeure à l’université Columbia (New York); David Brooks, chroniqueur américain; Ian Buruma, journaliste et essayiste néerlandais; Noam Chomsky, professeur émérite de linguistique, Massachusetts Institute of Technology; Roger Cohen, chroniqueur américain; Kamel Daoud, écrivain algérien; Gerald Early, professeur de lettres modernes, d’anglais, d’études africaines et d’études afro-américaines, université Washington de Saint-Louis (Missouri); Jeffrey Eugenides, romancier américain; Richard T. Ford, professeur de droit à l’université de Stanford (Californie) et spécialiste des discriminations; Francis Fukuyama, politiste américain; David Greenberg, professeur d’histoire, université Rutgers (New Jersey); Bill T. Jones, danseur et chorégraphe américain; Joy Ladin, poète américaine; Mark Lilla, essayiste et professeur de sciences humaines à l’université de Columbia (New York); Greil Marcus, essayiste et critique musical américain; Wynton Marsalis, musicien américain; Mark Oppenheimer, essayiste américain; George Packer, journaliste et essayiste américain; Nell Irvin Painter, historienne, spécialiste de l’histoire du sud des Etats-Unis et des Afro-Américains au XIXe siècle; Steven Pinker, professeur de psychologie cognitive, université Harvard (Massachusetts); J.K. Rowling, romancière britannique; Salman Rushdie, écrivain britannique; Gloria Steinem, essayiste et militante féministe américaine; Michael Walzer, professeur émérite de science sociale à Princeton (New Jersey); Thomas Chatterton Williams, essayiste et journaliste américain; Robert F. Worth, journaliste américain; Fareed Zakaria, journaliste américain, spécialiste des relations internationales.
Dora Moutot
Dora Moutot est une journaliste briseuse de tabous. Elle s’est fait connaître en 2018 en créant le compte Instagram T’as Joui? appelant les femmes à témoigner de leur plaisir, de sa force ou de son absence, de leur clitoris et de la nullité (ou pas) des mecs au lit. En quelques mois, elle a attiré plus de 100.000 followers et reçu des centaines de témoignages passionnants, méchants ou drôles – d’hommes aussi. Elle s’est faite aussitôt férocement attaquer et cyber-harceler. D’abord par l’extrême-droite: le magazine Causeur l’a traité de “survoltée du clito”, de “ Mère Moutot” et de “militante de cauchemar”. Puis, elle a été accusée de transphobie pour avoir écrit “On naît femelle, on ne peut pas le devenir”, estimant qu’un corps trans n’est pas celui d’une femme. Des lesbiennes et des hommes gays lui ont reproché d’ignorer leur sexualité alors que T’as Joui? est consacré à l’hétérosexualité. Enfin, elle a été bombardée d’insultes et traitée d’islamophobe pour un tweet moqueur posté pendant le confinement: “Vu que plein de gens et de femmes vont encore porter le masque longtemps, est-ce que les mecs de l’état islamique sont hyper contents? Elles sont “voilées” de force ces salopes Covid ami de dieu!”. Résultat de ce harcèlement en meute, elle a dû suspendre T’as joui?
Dix petits nègres
Le best-seller de la romancière anglaise Agatha Christie “Dix petits nègres”, “Ten Little Niggers”, s’appellera “Ils étaient dix” dans sa version française. La décision de changer le nom d’un des titres les plus célèbres de l’auteure a été prise par son arrière petit-fils, James Prichard. Le mot “nègre”, cité 74 fois dans la version originale, a été remplacé par “soldat”. Evolution de la traduction, plus adaptée à une époque antiraciste, ou négationnisme? Faut-il revisiter toute l’histoire de la littérature et de l’art en supprimant le mot “nègre”? Que faire alors des textes anticolonialistes d’Aimé Césaire et Léopold Senghor sur la “négritude”, qu’ils revendiquent? Comment nommer l’“Anthologie nègre” de Blaise Cendrars? Ne faut-il pas plutôt rappeler dans les rééditions, le contexte de l’apparition du terme, comme le préconisait Césaire pour éviter les divisions inutiles et les suppressions arbitraires?
Cancel Netflix
Début septembre 2020, des milliers d’internautes ont appelé via les réseaux sociaux à boycotter Netflix après que la plateforme a mis en ligne le film français Mignonnes (Cuties), de la réalisatrice franco-sénégalaise Maïmouna Doucouré. Sur Twitter le hashtag #CancelNetflix a mobilisé plus de 100.000 tweets en quelques jours. L’initiative est venue de la droite républicaine suite à l’image de promotion mise en avant par Netflix montrant quatre jeunes filles en tenue de danse. “La pornographie juvénile est illégale en Amérique”, a tweeté DeAnna Lorraine, candidate républicaine en Californie. Le film est pourtant sorti cet été en France sans soulever de polémiques et a reçu un prix de réalisation au festival américain de Sundance. Il évoque l’histoire d’Amy, parisienne de 11 ans, éduquée dans une famille sénégalaise musulmane traditionnelle qui entraîne ses amies dans une chorégraphie de plus en plus provocante, à l’image des clips de la pop d’aujourd’hui. La réalisatrice Maïmouna Doucouré a expliqué à CineEuropa qu’elle avait décidé de traiter le sujet après avoir vu des jeunes filles de 11 ans dansant de manière sensuelle sur les réseaux sociaux “qui étaient suivies par 400.000 personnes. J’ai essayé de comprendre pourquoi”. Comprendre ou canceler est en effet l’enjeu, alors que dans les lycées français se développe le mouvement “crop top”, “tee-shirt coupé”, et que des milliers de lycéennes exigent de vouloir s’habiller comme elles l’entendent, affirmant que la sexualisation vient de ceux qui les regardent et qui les jugent et non d’elles.
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